bsr abeneplacito
un peu de lecture ça peut aidé bonne soirée
Les chapelets étaient portés pendus à la ceinture. Simples chez les religieux, alors que « ceux des personnes du monde étaient d'or, d'argent, de corail, de perles, de jais, etc., ce que le prédicateur Olivier Maillard censurait amèrement, comme chose de luxe bien plus que de dévotion. Les prostituées portaient elles-mêmes des chapelets de prix, que les agents du prévôt de Paris ne manquaient pas de leur saisir, avec les ceintures auxquelles ils étaient suspendus, quand celles-ci étaient dorées, argentées ou brodées, en infraction aux ordonnances ». En 1450, on saisit ainsi sur une « femme publique d'extraction noble » un « Pater noster (un chapelet) en corail » avec un « Agnus Dei d'argent » et « des heures à femme »
Henri III et ses mignons, afin de prouver ostensiblement leur attachement à la « véritable doctrine », portaient à la ceinture des chapelets ornés de petites têtes de mort sculptées en ivoire. (On appelle ce type de grains de rosaire Memento mori)
Le dimanche 26 septembre 1621, « des protestants qui revenaient de Charenton, où ils avaient été assister au prêche, furent assaillis, sous prétexte de religion, par une troupe de vagabonds et de voleurs armés, qui, dépouillant violemment les hommes de leurs manteaux, sous prétexte de s'assurer s'ils portaient des chapelets et étaient catholiques, leur enlevaient leurs bourses ».
La même année, un nommé Fontenay, pendant une guerre contre les protestants, proposa à Louis XIII un moyen infaillible, selon lui, de prendre les places de la Rochelle et Montauban, que ceux-ci possédaient. Ce moyen consistait à affilier toute l'armée royale à la confrérie du Rosaire, à obliger chaque officier et chaque soldat de porter un chapelet bénit par un religieux jacobin, et d'en réciter les prières. L'auteur de cette belle invention, dont jamais général d'armée ne s'était avisé jusque - là , voulait que les chapelets des officiers fussent plus riches que ceux des soldats ; à tout seigneur, tout honneur;
« il seroit à propos, disait-il, que Votre Majesté fît donner à chaque soldat un chapelet de deux sous, enfilé de fil ciré ou de corde à boyau ; et aux chefs et qualifiés, Votre Majesté en donneroit de sa propre main qui seroient de plus haut prix. » 12
Il existe encore en France au début du xixe siècle dans quelques villages des confréries du chapelet ; mais elles n'ont plus le caractère séditieux des confréries de la Ligue.
Le chapelet est aussi l'objet d'un commerce. Quand Pie VII vint à Paris en 1803 pour sacrer empereur Napoléon, « un homme bien avisé acheta à bas prix tous les chapelets qui étaient alors relégués dans les greniers des marchands bimbelotiers, et les revendit ensuite aux dévots, avec un grand bénéfice, comme ayant été bénits par le saint-père ».